Une jeune féline au pelage blanc se déplaçait avec des graines de pavots entre les crocs. Elle emmenait sa ‘cargaison’ jusqu’à la tanière du chaman. Elle s’annonça, et pénétra lentement dans la tanière, prenant garde aux endroits où elle mettait ses pattes. Le chaman lui indiqua du bout de la queue où elle devait déposer ce qu’elle transportait. L’arpète déposa les graines de pavots à l’endroit qu’on lui avait désigné, s’inclina devant le chaman ; et sortit de la tanière en écartant le rideau de lichen qui en marquait la sortie (l’entrée) du bout de la queue. Une fois à l’extérieur, elle contempla la lune et les étoiles pendant quelques instants. Après quoi, elle se dirigea au petit trot vers sa tanière - celle des arpètes -, et pénétra à l’intérieur dans l’espoir de se reposer un peu, après une dure journée de labeur.
Nuage Vagabond se réveilla très tard par rapport aux jours précédents. Le soleil était déjà haut dans le ciel, et la tanière déjà vide depuis un moment, lorsqu’elle se décida enfin à sortir. Mais, une fois à l’extérieur, on ne lui laissa aucun répit. Elle eut juste le temps de manger une grive posée au sommet du tas de gibier avant que le chaman vienne la chercher pour qu’elle aille enlever les tics des cerbères. L’arpète se rendit donc dans la tanière du chaman, afin d’aller y chercher de la bile de souris. Puis, elle traversa le camp en direction de la tanière des cerbères. Elle n’en pouvait plus de faire les corvées que son mentor et le chaman lui donnaient, mais elle savait que plus vite elle ferait les tâches qu’on lui discernées, plus vite elle en serait débarrasser. Nuage Vagabond commença donc son travail.
Lorsqu’elle n’eut plus assez de bile de souris, la jeune arpète sortit de la tanière des cerbères pour aller en rechercher auprès du chaman. Mais en sortant, elle entendit le rire de sa sœur - qu’elle prit pour un cri -, elle regarda donc dans la direction de ce soi-disant ‘cri’, et ce fut avec horreur qu’elle vit un arpète plaquait sa sœur au sol. Nuage Vagabond ne perdit pas une seule seconde, et se jeta dans la direction des deux ‘combattants’. Avec la vitesse qu’elle avait pris, elle n’eut aucun mal a plaqué l’arpète - qui attaquait sa sœur - au sol. Elle lui planta ses crocs dans le cou, essayant de le tuer pour ce qu’il avait soi-disant fait de ‘mal’ à sa sœur…

«  Etoile Vagabonde ?! Réveillez-vous !  »

La meneuse se réveilla en sursaut, dévisageant l’inconscient qui venait de la tirer de son sommeil. Que lui cherchait-il ? Encore un qui ne savait pas qui il avait en face de lui. Mais à présent, il allait le retenir, oh ça oui ! Etoile Vagabonde ne le laisserait pas s’en tirer ainsi. Car, elle le savait, si elle laissait cet adjuvent partir après qu’il l’ai tirer du sommeil, d’autres suivront, jusqu’à ce qu’elle n’ai plus une seule nuit sans être dérangée. Ce qui cela, risquerait bien d’être dérangeant.

«  Quel est l’imprudent qui a osé venir me tirer de mon sommeil ?! le regard de la meneuse se posa sur l’adjuvent qui se tenait devant elle. Que me veux-tu ?!  »

La meneuse regarda l’adjuvent de son regard le plus noir, et ce fut avec une satisfaction non-dissimulée qu’elle se rendit compte que celui-ci s’était mis à trembler. Au moins, le guerrier s’avait à présent à qui il s’adressait. Etoile Vagabonde ne se serait pas énervée pour rien. La leçon était maintenant apprise, et gravée à jamais dans le crâne du matou.

«  Je… Je… Je vous ai entendu gémir, et j’ai pensé qu’il serait bon de venir vous réveiller. Vu que vous êtes tremper de sueur, et que votre tête était crispée par des hurlements de terreur…  » bégaya l’adjuvent.

Il était vrai que l’adjuvent l’avait ‘un peu’ sauvée du terrible massacre des souvenirs de son passée. Mais ce n’était pas pour autant que la meneuse s’inclinerait jusqu’à lui dire qu’elle était reconnaissante de son geste. Non. Elle avait tout de même une certaine dignité à conserver !
Elle se leva donc furibonde, et passa à côté de l’adjuvent telle une furie, lui fonçant dans l’épaule par la même occasion. Tandis que celui-ci se tordait de douleur, la meneuse s’arrêta juste devant l’entrée de la tanière, se retourna, et lui miaula d’une voix peux sympathique :

«  Je n’ai besoin d’aucune aide ! Et maintenant hors de ma vue ! Ton odeur est infernale ! Je ne peux me résoudre à rester dans cette tanière plus longtemps ! Quand je reviendrais ce soir, si je sens encore la moindre particule de ton odeur infecte dans cette pièce, je te tuerais en t’arrachant les tripes !  »

Après quoi, elle se retourna, et passa le rideau de lichen qui recouvrait l’entrée de la grotte rocheuse. Elle partit sans un regard en arrière, espérant bien avoir effrayer l’adjuvent, qui, elle l’espérait, n’oserait plus jamais la regarder dans les yeux, et se plierait au moindre de ses ordres.

La meneuse avait vagabonder toute la journée. Elle devait penser à rentrer au camp, mais elle n’en avait pas envie. Elle préférait continuer à se promener jusqu’à en tomber raide morte. En réalité, les promenades qu’il lui arrivait de faire fréquemment était comme une sorte de drogue pour elle. Une drogue de laquelle elle ne se lassait pas et ne se lasserait jamais.
Soudain, elle entendit un bruit. Elle s’approcha de ce bruit, ne cachant pas qu’elle tait là, et faisant le plus de bruits possibles.

«  Montrez-vous.  »

Etoile Vagabonde sortit de derrière les fougères. Elle ne se cachait pas, elle venait juste d’arrivée, et n’avait pas encore le temps de se montrer. Elle sortit donc sans gêne, et se planta juste devant la rouquine qui venait de parler.

«  Si tu ne m’as pas reconnu, c’est sûrement que la nature n’a pas jugée utile de te donner un bon museau, seulement parce que tu ne sers à rien ! Et après ça, le clan de la Quintessence est censée d’avoir une chance immense d’avoir un chaman comme toi ?!  »