Le soleil se couchait au loin, plongeant la ville dans une semi obscurité. Seuls deux yeux d’un rouge poignant ressortaient du décor. Une jeune féline qui devait avoir une vingtaine de lune se tenait là, assisse tout simplement sur un muret. Les yeux rouges que l’on pouvait voir étaient en fait les siens. La femelle ne pouvait s’empêcher de regarder ce qui se passait alentour.
Derrières d’épais murs de briques et des morceaux de verres énormes, des bipèdes s’étaient confortablement installés devant une boite noire qui émettait de la musique ainsi que divers images. Mais la chatte en détacha vite son regard, cela ne l’intéressait pas. Ce qui lui faisait le plus souffrir, c’était de voir de pauvres félins qui la regardaient de l’autre côté des vitres, souvent avec envie. Des fois, les bipèdes les laissaient sortir, mais ils n’approchaient pas de la meneuse ; sûrement parce qu’ils avaient peur d’elle. Les autres restés derrière la vide, les bipèdes collés derrière le cul pour leurs dire qu’ils n’avaient pas le droit de sortir.
Les pires étaient ces petits de bipèdes qui prenaient les félins de leurs logis pour les trimballer dans tous les sens, et leur faire exciser quelques acrobaties. Après quoi, ils reposaient le félin pour qu’un deuxième petit de bipède vienne lui faire la même torture. Mais quand certains félins essayaient de se rebellés avec l’aide de leurs crocs et de leurs griffes, c’étaient les grands bipèdes qui s’en mêlés, attiraient par les pleurs de leur gosse. Le chat s’en prenait alors plein la gueule ; des tapes sur la tête, des coups de pieds dans le cul, ou ils se faisaient enfermer dans des sortes de cages deux fois trop petites pour leurs laisser l’espace de bouger ne serait-ce la moindre oreille.
Cela rebutait la meneuse, et elle se détourna donc de cette vision d’horreur pour laisser son regard parcourir le reste de la ville.

Âme Eternelle marchait le long du mur de briques rouges, séparant son monde de celui des bipèdes. Sa fourrure frolait la pierre. Elle était en quête d'Herbe à Chat. La Chaman pouvait en trouver facilement dans les jardins des Deux-Pattes et, souvent, en quantité! Alors, tant qu'à faire... De plus, elle allait presque toujours dans le même petit parc d'herbe et de fleurs. Il n'y avait aucun chien mais juste un chat. Qui, d'ailleurs, ne sortait presque jamais, enfermé dans la grande batisse des bipèdes.
La femelle s'apprettait à grimper sur le mur quand le vent lui apporta l'odeur du Clan de la Quintessence. Un membre surement, tout comme elle. Peut-être même Gradienne d'Opale, la Chaman! En montant sur le mur, elle aperçu la silhouette. Âme Eternelle n'arrivait pas bien à distinguer qui était-ce car elle était à contre-jour. Plus elle se raprochait, plus la silhouette se faisait distincte. Elle se révella blanche. L'odeur s'emplifia. La guerrisseuse reconnu alors Etoile Vagabonde. Que faisait la Meneuse ici? Ses yeux rouges exploraient la ville entière. De peur de trombler le silence ou même Etoile Vagabonde, Âme Eternelle s'assit à environ deux queues de renard de la Chef et regarda elle aussi l'agglomération.
Elle se sentit une minute gênée puis, cette sensation disparu bien vite laissant place à l'admiration que la chatte tricolore avait toujours éprouvée à l'égard de la Meneuse.

Une présence se faisait ressentir. Etoile Vagabonde la sentait. Mais elle n’avait pas envie de savoir qui cela pouvait être, bien que grâce à l’odeur du félin, elle savait que ce n’était pas un chat domestique, et que c’était en fait un membre du clan de l’Effervescence. La jeune meneuse s’amusa à laisser son esprit vagabonder, essayant de deviner qui cela pouvait être, alors qu’elle pouvait le savoir en ne jetant qu’un seul coup d’œil. Mais la diablesse aimait se donner des défis, et elle n’hésiterait pas à relever celui-ci.
En attendant, n’ayant pas envie de chercher, et sachant que le félin ne lui voudrait pas de mal, la meneuse laissa son regard continuait à vagabonder - tout comme son esprit - au travers des rues et des maisons de la ville. Au loin, une boite suspendus au-dessus d’un des chemins du tonnerre produisait de la lumière. En s’attardant un peu sur le « boîtier », la meneuse se rendit compte que la lumière clignotait, ce qui donnait un reflet étrange à la rue. Une lumière diffuse s’étalait sur une petite surface de la rue, éclairant cette petite surface, telle une lumière de scène éclairerait un concert au stade de France. Il ne restait plus à ce qu’il y a ait l’arrivée d’un acteur, qui pourrait la divertir. Et justement, c’est-ce moment là que choisis un chat de bipède pour sortir, juste à la lumière du réverbère.
Bien que la meneuse attendant impatiemment son acteur, elle n’avait pas prévu que celui-ci vienne de suite, et encore moins que se soit un chat de bipède. D’ailleurs, cette saloperie de félin puait le chacal. S’en était déjà trop pour la meneuse, et elle feula de toutes ses forces - horribles spectacles - en direction du chat qui se prélassait à la lumière.

«  Casses toi sale chat domestique ! Grouilles toi ou tu vas goûter à ton propre sang, après que mes griffes t’auront déchirer les entrailles !  »

Apparemment pas très encourager à rester, le chat de bipède s’enfuya en gémissant comme un chaton qui venait de naître. C’était à ce moment là que Etoile Vagabonde se remerciait elle-même d’être née dans la forêt.
Mais quelle odeur puérile ! Ce félin n’aurait pas put s’empêcher de venir les asphyxier ? Il ne devait certainement pas sentir son odeur infecte. Il était certainement trop attaché et habitué aux odeurs que les bipèdes répandaient sur lui. Pauvre bête. Sa carrure aurait fait de lui un bon guerrier. Mais il était hors de question de laisser ce félin venir infecter le clan de son odeur infernale !

«  J’espère ne pas vous avoir fait trop peur. Je me nomme Etoile Vagabonde, et je suis la meneuse du clan de la Quintessence. Et vous, qui êtes-vous si je puis me permettre ?  »

Cela aurait presque parut être une discussion naturelle si la meneuse n’avait pas parlé d’un ton écoeuré en dévisageant la nouvelle arrivante.